Rāmāyana de Valmiki, illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle
Retour sur un texte sacré de la littérature indienne
Clef de voûte de la culture indienne, le Rāmāyana, écrit en sanscrit au début de notre ère et attribué au poète Vālmīki, nous conte la vie du prince Rāma, avatar du dieu Vishnu. Plus de dix ans après la publication de l’édition intégrale du Rāmāyana en sept volumes, Diane de Selliers renoue avec la diffusion de cette épopée majeure et fondatrice initialement composée de 48 000 vers. Cette nouvelle version condensée et richement illustrée dresse un pont entre le monde profane et un univers initiatique poétique et philosophique.
Une source inépuisable d’inspiration
Ce chef-d’œuvre littéraire est aussi le texte le plus illustré de la culture indienne : dès la fin du XVIe siècle et pendant près de trois cents ans, le Rāmāyana inspire les artistes des cours royales et des sultanats de l’Inde. Les 220 miniatures reproduites dans cet ouvrage ont été choisies parmi le millier d’œuvres identifiées par Diane de Selliers et son équipe au cours de dix années de recherche dans le monde entier. Elles donnent à découvrir la quintessence d’un héritage artistique inestimable. Les 220 commentaires iconographiques d’Amina Taha-Hussein Okada, conservateur général du patrimoine au Musée national des arts asiatiques – Guimet, jalonnent la narration, nous offrant une compréhension profonde de l’art, de la culture et des rites indiens.
« La vie s’écoulant sans retour comme un fleuve, chacun doit s’employer à être heureux. Les êtres, dit-on, ont accès au bonheur. »
Kaïdara, Amadou Hampâté Bâ, illustré par Omar Ba.
Récit initiatique et poème allégorique en vers libres
Écrivain d’origine peule, Amadou Hampâté Bâ a dédié sa vie à la préservation, la diffusion et l’enseignement du patrimoine littéraire de l’Afrique de l’Ouest, jusqu’alors essentiellement transmis oralement. On lui doit de nombreux textes inspirés de contes et de légendes séculaires parmi lesquels le récit initiatique Kaïdara. Écrit en peul en 1968, traduit en français par l’auteur lui-même, ce poème nous raconte le cheminement de trois compagnons, guidés par une voix mystérieuse et omnisciente, vers le pays caché des « génies-nains ». Ils rencontrent onze figures énigmatiques, toutes porteuses de symboles, de sens philosophique et spirituel, qui les incitent à poursuivre leur voyage, jusqu’à leur rencontre avec Kaïdara, dieu de l’or et de la connaissance. Sur le chemin du retour, seul survivra celui qui, n’aspirant qu’au savoir et à la sagesse, se sera dépouillé de ses biens matériels. Une belle leçon de vie, d’humilité et de sagesse.
La cosmogonie poétique d’Omar Ba
Peintre, artiste majeur de la scène contemporaine internationale, Omar Ba, a créé, pour illustrer cet ouvrage, un corpus magistral de près de quarante œuvres de grands formats. Sur des fonds préalablement enduits de peinture noire, jaune et orange, l’artiste décline un foisonnement de couleurs, de motifs et de textures, traduisant à merveille les mystères et les enseignements qui surgissent sur le chemin vers Kaïdara. Ces tableaux expriment une sagesse transcendante que porte le conte d’Amadou Hampâté Bâ. Artiste multiculturel, né au Sénégal en 1977 d’un père sérère et d’une mère peule, Omar Ba s’est formé à l’École des beaux-arts de Dakar, puis de Genève. Son univers mêle influences issues de l’héritage africain dont il est dépositaire, enseignements tirés de son parcours transculturel et réflexions sur le monde contemporain. L’artiste est aujourd’hui représenté par la galerie Templon.
« Je forme le vœu de consacrer mon or à quêter le sens des symboles observés. Hormis cela, je n’ai point d’autres rêves en tête. Certains croiront que mon souhait est folie. D’autres l’estimeront bien modeste ambition. Pour moi-même cependant, il n’est de plus grand but que puisse s’assigner un homme sur cette terre. » Vers 881-887 (extrait)
