Sublime Saint-Barthélemy

Sublime Saint-Barthélemy

Après plusieurs rebondissements historiques avant de redevenir française le 16 mars 1878, et de s’ouvrir au monde en 1946, Saint-Barthélemy devient la coqueluche des milliardaires dans les années 1980. Cette perle des Antilles, découverte par Christophe Colomb en 1493 et dénommée originellement Ouanalao, est une destination touristique exclusive, très appréciée pour sa qualité d’accueil et son cadre exceptionnel, entourée d’eaux aux tons azur, de nombreux lagons et de grandes plages de sable immaculées.

Un charme sauvage
L’attrait de l’île de Saint-Barthélemy tient à son ensemble idyllique de maisons et d’hôtels luxueux, de plages sauvages et de paysages uniques : un programme enchanteur réservé à quelques privilégiés, résidents et saisonniers. La plage de l’Anse des Cayes, par exemple, est recouverte en grande partie de coraux, son environnement farouche tantôt caressé, tantôt bousculé par les grands rouleaux marins, en fait l’une des plages préférées des surfeurs. Les visiteurs y apprécient aussi son atmosphère hors du temps, rythmée par les mouvements d’une mer indomptable. Plus sauvage encore, la plage de Grand Fond se dévoile uniquement aux plus audacieux comme le plus mystérieux des territoires barthéloméens. Avec ses vagues vigoureuses interdisant toute baignade ou activité nautique, celle-ci offre un spectacle naturel à couper le souffle, un cadre envoûtant ponctué de nombreux rochers et cayes à fleur d’eau. Les surfeurs, quant à eux, aiment se retrouver à Toiny, un spot situé au nord-est, exposé aux caprices du vent et des puissants courants marins. Ce décor rappelle la force des éléments originels qui ont donné naissance aux magnifiques plages de sable blanc barthéloméennes, ourlées d’une mer turquoise, écosystème sous-marin riche requérant autant d’admiration que de soin à le préserver.

Entre terre et mer
La sublime plage de Colombier, c’est tout cela et bien plus encore. Ce cadre intimiste, accessible uniquement par bateau ou à pied par deux jolis sentiers, est un parcours plutôt sportif depuis le point de vue de Colombier, et plus calme depuis la Petite Anse. Cette niche à l’extrême nord-ouest a préservé sa végétation et ouvre sur l’un des plus beaux panoramas de Saint-Barthélemy. Cependant, si certaines merveilles naturelles locales sont facilement visibles, d’autres nécessitent de s’enfoncer dans les fonds marins pour les apercevoir. Là, raies léopard, langoustes, poissons colorés et tortues de mer aiment venir saluer les plongeurs s’ils se montrent respectueux de leur fragile habitat. De retour sur terre, il reste à découvrir la mythique maison Rockefeller, première villa de luxe construite sur l’île. Pierre angulaire du fabuleux destin de Saint-Barthélemy, ses abords sont un lieu idéal pour partager un savoureux pique-nique et se baigner. D’autres plages accueillent les pérégrinations des amoureux de la nature qui peuvent observer une faune et une flore sauvegardées. Flamands est l’une des plus belles et des plus grandes. La plage de Gouverneur, carte postale des Tropiques, court jusqu’à l’eau turquoise de l’Atlantique au sud de l’île. La légende raconte que Monbars le pirate y avait enfoui son trésor, et même s’il n’a jamais été retrouvé, il reste celui des émotions propres à ce lieu magique qui enrichit chacun de ses invités.

Avec le ciel pour horizon
L’enchantement est complété par le vol des oiseaux marins au-dessus de la plage de Saline, située entre deux mornes. Accessible par un petit sentier, particulièrement appréciée pour son sable clair et rosé, elle demeure l’une des plus grandes et célèbres plages de Saint-Barthélemy avec une vue imprenable sur l’îlet Coco. Anciennement utilisée pour l’exploitation du sel, dont elle tient son nom, elle attire de nombreux oiseaux marins et d’eau douce se laissant volontiers observer. Autre pépite, le Grand Cul-de-sac, réserve naturelle marine. L’emplacement est idéal pour pratiquer des activités nautiques et non motorisées, afin de mieux respecter les tortues marines qui profitent du calme du site, de l’abondance des algues et des coquillages nourrissants. Une occasion à ne pas manquer pour les rencontrer dans d’excellentes conditions, se balader sous les cocotiers ou admirer un magnifique lever de soleil.

Et plus encore…
À l’abri de la barrière de corail, la plage de Lorient attend les petits et les grands pour nager, avec masque et tuba, au milieu des poissons. Au large, plusieurs compétitions internationales de surf se déroulent tout au long de l’année. D’ailleurs, apprentis surfeurs ou sportifs confirmés se retrouvent régulièrement au pied de la mythique cabane à surf, école locale aux murs pigmentés dont la réputation n’est plus à faire parmi les Saint-Barths.

 

La plongée pour apprendre à préserver les fonds marins.
Mieux connaître l’océan et ses richesses permet de prendre conscience de ce qu’il représente pour notre avenir à tous. Entre deux avions et la cadence effrénée des métropoles, cette pause sous-marine souligne la nécessité et l’urgence de sauvegarder des écosystèmes aussi complexes que fragiles.
Cette évidence devient conviction au contact avec ce que la nature offre de plus beau, au cours d’une immersion ludique et pédagogique. C’est pourquoi les Saint-Barths ont développé différentes activités de plongée pour favoriser l’observation in vivo de la faune et la flore marine, en version libre, à l’aide d’un masque et d’un tuba, ou lors d’une plongée avec bouteille dans les profondeurs océaniques. Pour les plus expérimentés, des expéditions de nuit
ou des visites d’épaves de bateaux sont possibles, la règle absolue étant
de ne rien déplacer ou emporter en souvenir.

 

Vers un tourisme responsable et engagé

Interview de Pascale Minarro-Baudouin, Présidente du Comité territorial du tourisme

À la manœuvre depuis les élections des 20 et 27 mars derniers, la Collectivité de Saint-Barthélemy dirigée par Xavier Lédée, président du Conseil territorial, affiche deux objectifs : « Valoriser l’image de la destination et être le garant du respect de l’équilibre entre une qualité de service très élevée du tourisme et une vie locale forte et engagée. Ces dynamiques en prise avec l’urgence climatique sont également portées par Pascale Minarro-Baudouin, présidente du Comité du tourisme de Saint-Barthélemy (CTTSB).

Vous êtes arrivée à Saint-Barth en 1980. Quels ont été vos engagements avant de devenir Présidente du Comité territorial du tourisme ?
Pour être tout à fait exacte, je suis arrivée en décembre 1981 avec mon conjoint. Nous travaillions alors tous les deux dans la plaisance. J’avais vingt ans, un BTS de tourisme en poche, et mon premier emploi consistait à envoyer des messages par télex. Une fois maman, je me suis très vite impliquée dans la vie associative avant de travailler avec le Comité territorial du tourisme de Saint-Barthélemy. Il y a douze ans, j’en suis devenue membre, puis trésorière depuis quatre ans. J’ai également exercé la fonction de conseillère au Conseil économique et social, culturel et environnemental. Aujourd’hui, je suis membre de plusieurs commissions au sein de la collectivité : environnement, urbanisme, économie, gouvernance et tourisme. Je m’implique autant que possible dans une œuvre commune aux enjeux déterminants face aux changements climatiques car, ces quarante dernières années, Saint-Barthélemy a été soumise à une urbanisation trop importante. Il est donc maintenant essentiel de revenir à un équilibre entre les activités économiques et la naturalité qui forment l’attrait de cet Éden terrestre.

Quels sont, selon vous, les points forts de l’île ?
Le premier est le territoire lui-même, sa localisation, sa végétation, la qualité de l’accueil et la tranquillité qu’il propose. Notre vision durable n’exclut pas le luxe, bien entendu, s’il prend la forme d’un tourisme respectueux de nos fonds marins et de nos plages toutes ultra propres. C’est un travail de longue haleine. Différentes associations travaillent, par exemple, sur la protection et le retour des coraux mis à mal par des années de maltraitance environnementale (bateaux polluants, pêche, souvenirs). Un des autres points forts de l’île est la diversité de ses restaurants, gastronomiques, typiques, ou encore street food, et de ses événements avec, entre autres, un festival gastronomique annuel mi-novembre, le St Barth Gourmet Festival. Côté nautique, Les Voiles de Saint-Barth sont très attendues, tout comme la Transat Paprec, anciennement Transat en Double Concarneau – Saint-Barthélemy (ex-Transat AG2R la Mondiale). Depuis 1992, des duos s’affrontent tous les deux ans sur l’Atlantique à bord de bateaux strictement identiques, les Figaro Bénéteau 3. C’est la seule transatlantique de ce genre. Ce défi sportif et humain fait partie du championnat de France Élite de course au large. La 16e édition aura lieu au printemps prochain. Enfin, un des plus grands atouts de Saint-Barth est son niveau de sécurité. Ici, chacun peut se promener tranquillement sans être importuné. Maisons et voitures demeurent ouvertes. C’est aussi pour cela que Saint-Barthélemy est une destination privilégiée, mais pour perdurer, des changements doivent être opérés sur la durée.

Quels sont les actions et objectifs du CTTSB en matière de tourisme durable pour consolider la qualité d’accueil ?
Pour conjuguer les intérêts des uns et des autres et aboutir à un fonctionnement harmonieux, le but du CTTSB est de soutenir le développement du tourisme sans que les résidents en pâtissent. Ce qui n’est pas le cas actuellement puisque nous avons d’un côté une pénurie de logements et, de l’autre, la construction de 600 villas en location saisonnière. Il est donc urgent de sortir de l’ère de l’île-béton. Saint-Barth ne mérite pas un tel traitement, nos concitoyens et nos visiteurs non plus. Nous avons eu jusqu’à 70 grues en place, ce qui, sur un territoire comme le nôtre, est disproportionné. Voilà pourquoi le CTTSB s’est engagé dans une démarche de développement durable en posant un cadre exigeant à tous les acteurs du tourisme et de l’immobilier.
Xavier Lédée a annoncé en juin dernier le retour de la Commission tourisme, disparue lors du précédent mandat, et une feuille de route établie pour les cinq années à venir. Une meilleure gestion de l’assainissement est valorisée par le biais d’Atout France puisque la collectivité récompense les bons comportements des établissements hôteliers, 5 étoiles notamment. Sur les six existants, cinq ont obtenu leur étoile, un seul a été invité à effectuer les travaux nécessaires pour améliorer ses processus d’assainissement. Un label Accueil et Qualité est à l’étude pour les restaurants invités à plus d’écoresponsabilité concernant le traitement de leurs déchets et systèmes d’assainissement, et à mettre à l’honneur l’agriculture locale appelée à se développer.
Nous avons aussi créé une journée d’intégration des saisonniers. Le matin, ils reçoivent une formation sur les notions de base de l’accueil haut de gamme, et rencontrent l’après-midi différents acteurs locaux. Cette approche vise à lutter contre l’incivisme, souvent involontaire, car le mode de vie barthéleméen n’est pas le même qu’en métropole. Cette pédagogie permet un ralliement nécessaire pour que Saint-Barthélemy reste une destination de rêve dans les Caraïbes, une île responsable où la qualité prime sur la quantité.

Nouveau : la fibre optique
La Collectivité de Saint-Barthélemy s’est engagée pour le déploiement du réseau de fibre optique sur l’ensemble du territoire. Les travaux sont en cours. Forte des avantages de cette technologie avancée et d’un réseau de câbles enterrés, l’île disposera ainsi à terme d’une connexion rapide par tous les temps. Une bonne nouvelle pour ceux désirant profiter d’une ambiance paradisiaque et concilier moments de détente et travail.

 

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