archipel des Palaos

Île mystérieuse : L’archipel des Palaos

 

Les Palaos désignent un pays d’Océanie situé en Micronésie, à l’est de Mindanao (Philippines), au nord de la Nouvelle-Guinée occidentale (Indonésie), à l’ouest des États fédérés de Micronésie et occupant l’extrémité occidentale de l’archipel des Carolines. Le pays est découpé en seize États répartis sur plusieurs centaines d’îles dont seulement quelques-unes sont habitées. La plus grande, Babeldaob, abrite dix des seize États, l’aéroport international Roman-Tmetuchl et la nouvelle capitale, Melekeok, dans l’État de Melekeok. L’ancienne capitale, Koror, occupe l’île du même nom et abrite plus de la moitié de la population du pays, faisant d’elle sa plus grande ville. Les Palaos obtiennent leur indépendance le 1er octobre 1994 des États-Unis qui avaient reçu un mandat des Nations unies. Le tourisme représente l’essentiel de l’activité économique. Pionnier en matière de sauvegarde des fonds marins, ce petit pays de Micronésie a fait de ses eaux un sanctuaire.

Avec ses eaux à 29 °C toute l’année, la république des Palaos abrite une grande variété d’espèces sous-marines. La défense absolue de l’environnement est inscrite dans la Constitution de cet État depuis son indépendance. Elle est même enseignée dès l’école primaire. En septembre 2009, devant l’assemblée des Nations unies, le président Johnson Toribiong a ainsi annoncé la création du premier sanctuaire de requins au monde. En 2010, lors de la conférence des Nations unies sur la diversité biologique, le ministre de l’Environnement des Palaos, Harry Fritz, proclame la naissance d’une autre réserve marine, destinée cette fois à protéger les baleines, dauphins et dugongs. Les territoires de pêche sont depuis longtemps délimités, et les saisons halieutiques définies, avec des fermetures correspondant aux époques de frai
La République des Palaos est devenue le premier pays au monde à modifier son processus migratoire en faveur de l’environnement. Dès son arrivée sur l’une des cent îles de ce territoire de Micronésie, chaque touriste doit en effet signer le serment suivant, tamponné sur son passeport : « Je vous fais le serment comme invité de protéger et préserver votre magnifique archipel. Je promets de marcher avec légèreté, de me comporter avec bienveillance et d’explorer avec discernement. » Cette mesure a été rendue nécessaire après le fort développement touristique qu’a connu cette république, celui-ci ayant en effet augmenté de plus de 70 % entre 2010 et 2016 (soit 160 000 personnes supplémentaires). En 2015 déjà, le président des Palaos, Thomas Esang Remengesau, avait décidé de transformer les eaux territoriales de son pays en l’un des plus grands espaces protégés au monde, de la taille de la Californie. Cette décision lui avait d’ailleurs valu de recevoir le prix « Champion de la Terre » de la part des Nations unies.

Un peu d’histoire…
Les îles de Palaos sont aperçues pour la première fois par des Européens lorsque l’Espagnol Ruy López de Villalobos les aborde en 1543. Les autochtones déclarant venir de l’île de « Pais » ou « Fais », les Palaos sont appelées Islas Pais. Palaos soit en français « Îles Pais ou Palaos ». D’autres hypothèses expliquent ce nom comme faisant intervenir le terme castillan pour « mât », la déformation du terme paraos signifiant « pirogue » ou encore la déformation du terme malais et indonésien pulau qui signifie « île ». Une première carte géographie de l’archipel est envoyée en Europe en 1687 par le missionnaire jésuite tchèque Pablo Clain.
Les Britanniques naviguent dans la région au XVIIIe siècle et revendiquent l’île de 1784 à 1800 sous le nom de Pelew Islands. Au cours de ces explorations, l’Antelope du capitaine Henry Wilson s’échoue sur une des îles en 1783. Réoccupées par l’Espagne en 1875 sous le nom d’Islas Palaos, elles sont évangélisées et alphabétisées par des Frères mineurs capucins. Le litige opposant l’Allemagne à l’Espagne sur la souveraineté de ces îles est réglé en 1875 par le pape Léon XIII qui confirme la souveraineté espagnole. Défaite lors de la guerre hispano-américaine, l’Espagne perd les Palaos qui sont vendues à l’Allemagne en 1899 avec les autres îles Carolines et sont intégrées à la Nouvelle-Guinée allemande. Occupées par le Japon à partir du 8 octobre 1914, elles sont perdues au profit des États-Unis le 15 septembre 1944 au cours de la bataille de Peleliu. Washington les administre à partir du 18 juillet 1947 dans le cadre du territoire sous tutelle des îles du Pacifique confié par un mandat des Nations unies.
En 1978 et 1979, des référendums aboutissent à une évolution différente des districts du territoire sous tutelle. Quatre des six districts forment un État fédéral qui devient les États fédérés de Micronésie en 1990 tandis que les îles Marshall et les Palaos choisissent une indépendance séparée. Dans le cas des Palaos, une constitution est élaborée pour entrer en vigueur le 1er janvier 1981, un Traité de libre-association est signé avec les États-Unis en 1982, la constitution est modifiée huit fois et entre en vigueur le 1er octobre 1994, marquant la fin de la tutelle et l’indépendance effective. Le nouveau pays est admis aux Nations unies avant la fin de la même année. La fête nationale est fixée au 9 juillet, date du premier référendum constitutionnel de 1978 où les habitants des Palaos décidèrent de ne pas s’associer aux autres districts du territoire.

Une économie fragile tournée vers le tourisme
L’économie des Palaos repose principalement sur le tourisme (123 000 touristes en 2017, notamment pour la plongée), sur l’agriculture de subsistance et la pêche. Le gouvernement emploie la grande majorité des actifs et dépend principalement de l’aide économique d’autres pays, comme les États-Unis, puisque les aides, que le gouvernement reçoit, représentent près de 20 % du PIB. En 2020, la population avait un PNB par habitant de 14 732 dollars, soit deux fois plus que les Philippines et la plupart des pays micronésiens. D’importants investissements étrangers dans le secteur du tourisme ont été réalisés, grâce au développement des lignes aériennes du Pacifique et à la prospérité des pays d’Asie de l’Est. Les exportations du pays représentent 18 millions de dollars (surtout du thon et du cuivre). Les importations représentent quant à elle 99 millions de dollars (principalement des équipements industriels et de l’énergie). Les principaux partenaires économiques des Palaos sont les États-Unis, le Japon, Singapour et Guam.

Un palais gigantesque pour un pays minuscule
L’ancienne capitale de Palaos était provisoirement installée à Koror. La constitution du pays, ratifiée en 1979, a conduit la parlement du pays, le Congrès national des Palaos (Olbiil era Kelulau) à établir une capitale permanente sur l’île de Babeldaob dans les dix années à partir de la date d’entrée en vigueur de la constitution. La planification de la nouvelle capitale a débuté en 1986, quand un contrat pour la construction du complexe du Capitole de Palaos a été attribué à un bureau d’architecture hawaïen, qui avait déjà conçu le complexe du Capitole des États fédérés de Micronésie situé à Palikir. Le chantier de construction fut particulièrement lent, du fait du manque d’ingénieurs et d’architectes localement, ainsi que de la nécessité d’importer la plupart des matériaux de construction. Le chantier a été interrompu jusqu’au début des années 2000, lorsque Palaos a obtenu un prêt de 20 millions de dollars de la part de Taiwan dans le cadre des accords visant à renforcer les relations entre les deux pays et d’obtenir l’appui de Palaos au Nations Unies en vue de la reconnaissance diplomatique de Taiwan.
Avec plus de 2 000 pièces, le complexe du Capitole de Palaos apparaît d’une taille démesurée pour un archipel d’à peine 20 000 habitants, et dont la capitale – siège du parlement – ne compte qu’un peu moins de 400 habitants (ce qui en fait la capitale la moins peuplée au monde) ! Son coût total s’est élevé à 45 millions de dollars. Il fut inauguré le 7 octobre 2006 en présence de plus de 5 000 invités. Les représentants du gouvernement de Palaos ont fait déplacer leurs bureaux de Koror à Ngerulmud peu de temps après. Peu de temps après, on s’aperçut qu’il était inadaptée au climat local, un défaut dans le système de ventilation ayant notamment provoqué une infestation de moisissure dans les locaux.

Par la rédaction de WCB
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